Historiks #07-3 : Ragots à gogo!
TL;DR
Cet article, dans la continuité du précédent, fait l'étude de "Memory Full", un livre qui prétend décrire l'histoire de la demoscene CPC.
Si certains pensaient qu'il n'y avait ni romance, potins ou ragots dans cet ouvrage, je leur conseille de lire ce billet. Gala n'a qu'à bien se tenir!
La plupart des appréciations dans l'ouvrage sont basées sur des histoires non vérifiées, souvent décontextualisées, et n'avaient pas du tout leur place dans un tel ouvrage car elles n'apportent rien.
Si vous avez lu mes premiers billets, vous devez désormais un peu mieux comprendre pourquoi l'auteur a jugé bon d'en parler à longueur de roman...
Il adore ça!
Interlace fumeux ! (Episode 1)
La "Logon Demo 4" est une démo que je n'ai jamais finalisée pour diffusion. L'auteur mène l'enquête en page 46 :
Si vous avez un peu suivi mon blog, j'ai déjà exprimé l'idée que j'avais des "top ten", "charts" et autres classements méritocratiques chéris par l'auteur. Je l'exprimais déjà en 1991 auprès d'un rédacteur de fanzine :
Je me fous comme de mon dernier "débardeur" des classements et de la paternité des "techniques". Dans le classement que nous avons donné, il ne fallait y voir qu'une manière amusante d'éluder ce "Top 5" car c'était une question récurrente dans certains fanzines.
Tout le monde n'a pas la même conception des choses, même si certains semblent y trouver un moyen d'exister... Pourquoi pas... 🙄
La démo est et reste avant toute chose un amusement. Dans une aussi petite communauté, fixer ce type de classement arbitraire est juste suicidaire...
J'ai souvent expliqué des techniques et démontré qu'elles étaient possibles sans même les avoir exploitées en démo.
Ce n'est pas l'attitude d'une personne qui voudrait revendiquer à tout prix être la "première" à appliquer telle ou telle technique dans une démo.
Le dernier exemple en date est la technique de RFD, qui était expliquée avec son mode d'emploi depuis 2 ans dans le Compendium jusqu'à ce que je finisse par l'utiliser dans la démo DSC 4, parue en octobre 2023.
Cette technique fonctionne pourtant sur le seul CRTC que l'auteur vénère au point d'y consacrer un article de 3 pages. Peut-être que tout ce qui est signé Longshot doit le dégoûter, comme il l'exprimait publiquement ici de manière "ironique" le 30.10.2022
Revenons sur l'enquête relative à la démo 4....
L'auteur vient d'établir une chronologie avec une démo qui n'est pas sortie (et dont il nie plus ou moins l'existence) 😂
Il m'accuse d'avoir trompé les gens en connaissance de cause, ce qui est un nouveau procès d'intention diffamatoire.
Autrement dit, je savais que ma démo ne présentait pas du vrai "interlace" mais j'ai tenté de le faire croire. Pour les profanes, le mode interlace permet en principe de doubler la résolution verticale d'une image.
BSC est un demomaker allemand, qui a publié sa démo 7 après le 21 mars 1989 et croyait que sa démo affichait une résolution verticale de 416 pixels (au lieu de 208) :
Nous pensions que le mode interlace des circuits CRTC 6845 fonctionnait correctement. Et c'est bien le cas, contrairement à ce que Grim et quelques "spécialistes" du CPC ont raconté après les années 2000.
Nous n'avions pas à l'époque les connaissances techniques pour comprendre que c'est un autre circuit, le GATE ARRAY, qui dénature les signaux de synchronisation reçus du CRTC et ensuite envoyés au moniteur.
En terme simple, ce n'est pas la faute des CRTC si l'interlace "fonctionne mal" sur CPC. Pour leur part, ils font parfaitement le job !
Jusqu'au 31 mai 2007, je pensais donc sincèrement que l'effet était bien une image interlace jusqu'à ce que Super-Sylvestre me démontre le contraire.
En juillet 2017, je suis intervenu sur CpcWiki pour détromper BSC qui pensait tout aussi sincèrement que sa démo produisait une image de ce type :
The gate array correct the video signal and makes each line odd. So even=odd in interlace mode.
You see two pictures and believe to see 2 lines instead of one when crtc r8=1 and the two video buffers are switched BUT one time the display start one odd line higher (like if R5 was switched between 0 and 1 each vbl) (or like if the screen started in the first line of border).
It's easy to see. You've just to set your crtc reg (interlace mode with 2 screen in mode 2) and just poke some "255" in the video page in the common line of the two screen (i think the line 1 of first screen and line 2 of the other one). Sorry to burst your bubble ..It's just page flipping..." Longshot / Cpc Wiki 03.07.2017
BSC a admis la chose de bonne guerre, comme je l'ai moi-même fait en 2007.
Malgré cette mise au point publique qu'il connaît, l'auteur écrit :
On pourrait s'amuser que l'auteur essaie d'enfumer ses lecteurs de manière aussi pernicieuse, mais c'est assez triste en réalité !
Il doit penser que BSC s'est aussi livré à un enfumage... Sympa pour lui!
Ce dernier doit de surcroît être un "ingrat" selon les standards de l'auteur car sa démo ne fonctionne "correctement" que sur CRTC 2 et sur CRTC 0 (moyennant l'appui sur la touche "Entrée") (la programmation de ce mode dépend du circuit).
Il est certain qu'avec un livre aussi "élogieux" (sic), l'auteur considère vraiment que le demomaking est une "affaire de communication et d'image" !
Interlace Fumeux ! (Episode 2)
L'auteur a décidé de prendre un peu d'avance sur son "tome 2 autobiographique" pour anticiper de nouvelles prouesses...
C'est mieux.... mais pas tout à fait correct non plus.
Mais du coup ? Hicks et Grim sont-ils en train de se livrer à un enfumage, ou est-ce qu'il y a quelque chose qu'il n'ont pas (encore) compris ?
Pour finir ce chapitre (déjà bien trop long) sur la Logon Demo 4, je ne l'ai pas distribué pour une raison simple :
Le mode interlace, qu'il soit bien ou mal réalisé, affiche une image à 25Hz.
J'ai du mal à apprécier ce genre d'image pénible pour les yeux, parfois qualifié sur CPC de "Flashouille" après les travaux de Super-Sylvestre dans le domaine.
J'ai réalisé il y a 2 ans environ des expérimentations en résolution verticale 800 (au lieu de 200) à 12.5 Hz. Ça restera dans mes tiroirs, car c'est juste encore plus pénible. Mais peut-être que j'essaie d'enfumer l'auteur, qui sait ?
La demoscène n'est ni une guerre ni une compétition féroce ou il faut réaliser des "world records" et revendiquer être le premier à utiliser telle ou telle technique.
Si je ne suis pas satisfait d'un code, je ne le sors pas, et c'est d'ailleurs ce qui a failli également arriver à la démo 3 à l'époque vu les problèmes de compatibilité.
Je ne suis pas davantage un objet de collection rangé dans les antiquités, comme le roman essaie de le faire penser, puisque je n'ai jamais vraiment lâché l'univers du CPC.
Celui qui a mauvaise réputation est à moitié pendu...
Lire cet ouvrage s'est révélé pénible tant il est émaillé de racontars divers. Concernant "Cach", un cracker de la fin des années 80, par exemple, il est question d'image de marque, de réputation, de mérite :
L'auteur semble ne pas avoir bien compris que se servir constamment des dires de quelques personnes ne suffit pas à le dédouaner de la présence de ces ragots dans son ouvrage, sans même d'ailleurs que les personnes citées aient leur mot à dire.
Imaginons une seule seconde que tous les pseudos soient remplacés par l'identité civile des personnes concernées et on saisira aisément la portée de ces propos. Le pseudo est-il un passe-droit ?
Si il n'y a aucun problème pour retrouver mon identité civile, car je n'ai rien à cacher, j'ai constaté que ce n'est pas le cas pour tout le monde.... 🙄
Status Quo sur le Plus ?
Quelle allait être l'attitude de Logon face au Cpc+ pour une future démo ?
L'auteur croit le savoir...
Encore... toujours... et encore... du fake...
Chacun était libre de faire (ou pas) une démo spécifiquement pour le Plus, à condition de disposer de la machine.
Pour les productions "old", chacun était libre d'utiliser (ou pas) les capacités du Plus, soit spécifiquement pour ceux qui disposait déjà de la machine, ou de manière cosmétique via des librairies dédiées (affichage de logos prédéfinis, palettes) pour ceux qui n'avaient pas la machine.
Mixture sur le Plus !
L'auteur évoque le B-Asic sans réellement savoir de quoi il parle...
J'évoquerais notre discussion avec Victor PEREZ du staff de Amstrad France dans un prochain billet.
Ce n'est pas "Pict" qui a fait la démonstration mais "Digit".
Pict était bien trop petit pour atteindre un CPC placé en hauteur. 😘
Je n'ai pas développé de BASIC et l'auteur fait une confusion technique. Le B-ASIC est une collection de RSX. Pour le profane, une RSX (Resident System eXtensions) est une instruction complémentaire que le BASIC standard (Locomotive BASIC) permet d'ajouter à ses propres instructions.
C'est parce que la définition de ces instructions occupe peu de place en mémoire qu'il était possible de les publier sous forme de "listing à taper" sur quelques pages du magazine A100%.
Ce n'était en aucune façon des "pré-versions" mais des versions complètes et il ne faudra donc pas "attendre des années pour qu'une première version soit diffusée" comme l'indique à tort l'auteur.
Des lecteurs du magazine ont immédiatement pu réaliser des programmes avec ces instructions complémentaires. J'ai notamment en mémoire un éditeur graphique de"sprite hardware" de bonne facture envoyé par un lecteur.
Avec sa formulation alambiquée, l'auteur laisse croire qu'il faudra des années pour que le B-Asic serve à quelqu'un.
Si le sujet vous intéresse (vous développez sur Amstrad CPC+, par exemple), les versions suivantes ont été publiées dans A100%:
- Version 1.0 publiée dans A100% 38 (juin 1991)
- Version 1.1 publiée dans A100% 39 (juillet 1991)
- Version 1.3 publiée dans A100% 40 (septembre 1991)
- Version 1.4 publiée dans A100% 42 (février 1992).
Je vous conseille néanmoins la version 3.4 (24 mai 2007) qui est la plus complète existante à ce jour.
Elle est disponible ici : https://www.cpcwiki.eu/index.php/B-ASIC
Logon Bashing
L'auteur aime les histoires, les petits conflits... alors du bashing...😛
Je n'ai pas ce souvenir et donc pas la même appréciation des choses. Je n'ai jamais prêté attention aux petites blagues d'adolescents, qui étaient bien moins méchantes ou nombreuses que l'auteur le raconte.
Quel intérêt y a t il à exposer l'attitude immature de quelques personnes dont certaines sont aujourd'hui des adultes encore actifs dans la communauté CPC ?
Raconter que j'étais "très souvent pris à parti" donne une perception éloignée de la réalité. Toute tentative de justification du "Longshot Bashing" dans les démos de l'auteur n'est sans doute pas une coïncidence fortuite....
L'auteur évoque les demomakers AST, KOD et le "groupe" Logogryfikks au sein d'un même chapitre appelé "Les pompeurs du futur" :
(...)
Puisque ça ne sert à rien d'en parler, pourquoi l'avoir fait juste avant puisque "peu de CPCistes se souviennent aujourd'hui de l'existence de ce groupe".
L'Histoire (avec un grand H) de la scène démo CPC ne se serait sans doute jamais remise de l'absence d'évocation de ces petites attaques d'adolescents immatures...🙄
Pourtant l'auteur a fait un second paragraphe complet tout aussi long avec des spéculations pour essayer quand même d'identifier ces adolescents immatures. Je vous fais grâce de ses conclusions. Gala, c'est plus fort que Toi!
L'auteur a fouillé pour trouver un autre exemple de "logon bashing" dans une démo du groupe Paradox:
C'était un poisson d'avril....
Il y a un gros poisson violet rigolo au dessus du texte :
L'auteur a-t-il consulté les membres de Paradox pour que leurs propos d'adolescents soient ainsi extraits et utilisés pour servir sa démonstration ?
Il oublie de préciser que Tronic s'était excusé juste après dans la démo Paradise de son précédent propos.
Conflits intra-scène
Tant qu'à parler de "Logon Bashing", autant transformer tout ça en guerre ouverte entre "adultes"....
Difficile de ne pas voir dans ce paragraphe une nouvelle forme de justification aux propres attaques de l'auteur.
L'auteur reporte en page 145 des potins sur des disputes d'égo entre quelques personnes, qui pourtant avaient l'air de se réconcilier au gré des meetings, et enfonce une porte ouverte en racontant que tout le monde ne peut pas être ami.
Au passage, il se sert de nouveau de moi, et ment de nouveau à ses lecteurs en racontant pour la énième foi que j'étais en conflit avec Fefesse, tout en racontant que les conflits, c'est fécond ! Certainement pas !
Mais ça peut servir quand on écrit un bouquin à charge....
Déluge de ragots
Certains pensent que Memory Fool n'est pas Paris-Match...
En réalité, c'est pire!
Au delà du copinage et de la complaisance du "relecteur" envers "l'auteur", il est intéressant de noter comment ce dernier sélectionne ses cibles.
Dans la dernière période 1994-1997 il utilise des circonvolutions lyriques et enchantées pour certains amis, et une exposition des erreurs de jeunesse pour d'autres, comme il le fait pour Mage en page 151 par exemple.
En page 154, il passe en mode combo sur pratiquement une page complète :
(...) je passe 2 chapitres de ragots (...)
L'auteur n'apprécierait sans doute pas qu'on lui rappelle ses propres errements, mais il a l'air de prendre beaucoup de plaisir à ironiser sur ceux des autres.
Je clos ce dernier opus sur les ragots, qui démontre assez bien comment une soupe de potins, de légendes, de mythes, de dérapages hors contextes et de rhétorique alambiquée permet de raconter à peu près n'importe quoi sur tout.
Je suis loin d'en avoir fait le tour, surtout sur les périodes que je n'ai pas vécues, mais il est certain que cet ouvrage n'a d'historique que le nom.
Il devrait plutôt s'appeler "Les histoires de la demoscène" et c'est malheureusement une des choses qui le rend imbuvable et hermétique pour de nombreuses personnes.
Mes prochains billets vont évoquer les erreurs qui émaillent l'ouvrage, et sur ce sujet, l'auteur n'est pas du tout en reste non plus...
Longshot / Logon System