Historiks #08-2 : Memory Error !

Historiks #08-2 : Memory Error !

TL;DR

Dans ce billet, je vais évoquer plusieurs erreurs que j'ai vu passer dans le roman "Memory Full", qui prétend relater une histoire de la demoscène CPC.

Je vais évoquer un florilège non exhaustif d'erreurs diverses qui émaillent l'ouvrage et qui auraient pu être évitées...

Je vais évoquer dans ce billet les Euromeetings, le rip des musiques, les premiers graphistes, la naissance du 664+, les CRTC ésotériques et les mystérieux minitels. Et concernant Logon, la constitution de l'équipe, les relations avec Amstrad France et le fanzine Logonies.

Enfin, je vais évoquer la genèse de la technique ultime pour l'auteur.


Euromeeting 1991

Suite au meeting qui a eu lieu à Osnabrück en Allemagne les 27/28 juillet 1991, une démo commémorative a été créée...

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"Euromeeting Demo, oeuvre du trio Fred Crazy, Longshot et Brad, sortira en novembre 1991" MF, page 89

Nous étions cinq. L'auteur oublie de citer Poum et Maestro, qui ne comptent pas pour du beurre, même si Poum est cité un peu plus loin dans le chapitre.

Poum avait réalisé une des musiques avec le logiciel qu'il avait écrit (Equinoxe). La seconde musique dans la 2ème partie a été réalisée par Maestro, du groupe Crusaders sur Atari ST, que j'avais eu l'occasion de rencontrer.

Durant le meeting, un clavier avec un éditeur était en libre service afin que chacun puisse venir laisser un message qui ferait partie du scrolling texte. Etant donné la taille du texte final (13 kb), j'avais ajouté une touche permettant de déplacer le pointeur sur le texte du scrolling entre des "smileys" de séparation.

Il existe très peu de photos de l'évènement, mais en voici quelques unes :

Une tradition courante chez les Allemands était la signature de tee-shirts...

Je termine ce petit chapitre sur l'Euromeeting 1991 avec une pensée pour Alain Massoumipour (alias Poum) qui nous a malheureusement quitté en 2019. Il apparait les bras croisés à gauche sur la photo de groupe sur le chemin.

Pour ceux qui l'ont connu, c'était un vrai passionné du CPC, et un de ses plus grands tours de magie, avec quelques autres personnes, a été de grandement contribuer à l'émergence de la scène démo française du CPC.

Juin 2019 / Mykaïa

Le compte est bon...

La composition des groupes de démo de l'époque a très souvent varié, même si celle de Logon a été relativement stable.

Il faut bien le dire, les décomptes dans l'ouvrage sont assez rébarbatifs et assez inintéressants.

Le lecteur ne peut pas identifier ces différents acteurs, noyés au milieu de tonnes de pseudos, de noms de groupes et de transferts divers. Et cela se ressent encore plus nettement à la fin de l'ouvrage.

Pourtant, des interviews, même courtes, aurait humanisé ce dictionnaire des techniques autrement qu'avec une approche basée sur des comparaisons et des ragots divers.

Je ne sais pas pour les autres groupes, mais concernant Logon, l'auteur a finalement perdu le compte et a disserté pour on ne sait trop quelle obscure raison sur l'appartenance "officielle" de certaines personnes au groupe...

Aussi je me permet de rectifier ses propos.

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"Ces neufs membres constitueront la formation stable du groupe pendant plusieurs années, avant que d'autres ne viennent plus ou moins officiellement faire leur entrée." MF, page 60

Huit. Eros n'a pas fait partie du groupe avant 1991. Et Overflow a intégré le groupe moins d'un an après.

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"il proposa à Croco 21 d'intégrer Logon System, faisant de lui le dixième membre." MF, page 71

Neuf.

Zebigboss a oublié Brad dans la partie de Digit !
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"Notons que Slash indique dans ces deux démos que le groupe possède un nouveau membre : le graphiste KDO. Un recrutement récent que Longshot ne confirmera jamais vraiment par la suite lorsqu'il sera conduit à dresser la liste des membres du groupe." MF, page 99

Dix (Kdo) et Onze (Eros)

Je ne sais d'ailleurs pas qui "m'a conduit" à dresser cette liste, et pourquoi ?

Selon l'auteur, je n'aurais jamais confirmé la présence de KDO dans le groupe...

Extrait d'une interview réalisée par Little Lelex pour Croco World N°7 ou j'ai évoqué le sujet:

Croco World N° 7 ; Septembre/Octobre 1992, page 11 (Interview Longshot)
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"En définitive, Duncan et LBB ont peut-être été intégrés au groupe de manière officieuse, mais n'ayant rien produit dans le peu de temps qui lui resta à vivre cette première vie, il en est rarement fait mention. On sait également que KDO et Fefesse ont un temps été associés à Logon System" MF page 107

Il est vrai que les vampires ont tendance à avoir plusieurs vies dès qu'on leur apporte un peu de sang frais...

Et après ça l'auteur clame qu'il n'avait pas besoin de me poser des questions...

Je fais sans nul doute partie de ceux qui ont "contribué indirectement" ou "sans le savoir" (page 6) mais surtout "bien malgré eux" !

De là à me demander une préface...🙄


EuroMeeting officieux!

Officiel ou officieux ?

Il faut saisir la nuance car ça a l'air vraiment important pour l'auteur tellement il en a inondé l'ouvrage ! 🙄

Petit florilège :

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"Le premier véritable meeting français semble être ce qu'on a parfois coutume de nommer l'Euromeeting 0, et qui s'apparente plutôt à une rencontre officieuse entre plusieurs pointures de l'époque. L'événement a été organisé par Logon System les 14 et 15 avril 1990 à Paris, où ils avaient convié certains demomakers allemands comme Black Mission (BMC), Tom&Jerry, ou encore KNS, quatre membres du groupe CBS!" MF page 66
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"Cette préquelle de l'Euromeeting aura deux conséquences fécondes. La première est la décision prise par BMC d'organiser en Allemagne, l'année suivante, un véritable Euromeeting d'envergure, sur plusieurs jours, avec des invitations officielles, afin de renforcer encore les liens entre les CPCistes européens" MF page 67
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"Dans la lignée du premier Euromeeting officieux qui avait réuni des sceners français et allemands à Paris l'année précédente, un premier épisode officiel du meeting aura lieu les 27 et 28 juillet 1991." MF, page 88
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"Le premier événement important de cette période allemande sera la création de BENG!, pour Bad European News Group!, une formation à vocation internationale, menée par DSC, l'organisateur du premier Euromeeting", MF page 102
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"Afin de poursuivre l'effort de rapprochement entre les scènes européennes, initié d'abord de façon informelle la première année à Paris, puis officiellement l'année suivante par l'organisation de l'Euromeeting 1 par BMC" MF page 104

Le premier Euromeeting formel et officiel qui a eu lieu sur CPC s'appelait "The Amstrad Masters Convention #1".

Il n'a pas été organisé à Paris, mais à Stains, et c'est grâce à l'aide de l'incroyable maman de Fred Crazy que nous avons pu gérer une telle logistique (transports, nourriture, hébergement, ...). 💪

Tous les meetings étaient officiels puisque toutes les personnes connues étaient invitées. Ce premier meeting était donc un meeting européen puisque tous les étrangers identifiés début 90 y étaient invités et c'est ainsi que deux allemands ont fait le déplacement. Cela avait d'ailleurs été relaté dans Amstrad 100% de septembre 1991:

Amstrad 100%, Septembre 1991

Il y aura plus de monde en 1991 en Allemagne, et encore plus en 1992 à Reims. Le meeting de 1992 sera d'ailleurs médiatisé dans 3 pays.

Précisons que c'est BMC qui a organisé le second évènement en 1991 et non DSC (qui semble être une fusion mutante entre BMC et BSC...).

Logon n'a jamais cultivé l'élitisme et le culte de la personnalité : Toute personne intéressée par le CPC (et même au delà du CPC) était conviée à nos meetings et pas seulement les "pointures de l'époque" comme l'écrit l'auteur.

Il semble regretter de ne pas avoir participé à ces premiers meetings. Mais à l'époque, il lui aurait fallu être accompagné d'un tuteur légal pour participer, et nous n'avions pas prévu de nounous pour garder les jeunes participants...

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Amstrad France

Les relations de Logon System avec Amstrad France...

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"Ceux-ci [staff A100%] ne furent pas les seules personnes impressionnées par les exploits de The Demo, puisque Amstrad France profita de l'occasion pour entrer en contact avec Logon." MF, page 73

Amstrad France ne s'est jamais intéressé aux démos.

L'auteur se trompe de crémerie.

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"Digit cracka sur place la séquence de delockage de l'ASIC, jugée inviolable par Alan Sugar, moins de 15 minutes après avoir eu accès au CPC Plus ! Impressionné par cette prouesse, Amstrad France discutera avec Logon de la création d'un nouveau BASIC, projet qui n'aboutira malheureusement pas en raison du flop commercial à venir de la machine.", MF page 73

La séquence de délockage de l'ASIC n'a jamais été jugée inviolable, et certainement pas par Alan Sugar, qui est tout sauf un technicien.

C'est l'usage de la séquence elle-même qui était protégée par un brevet :

UK Patent Application CPC+/Gx4000

Le journal anglais Amstrad Action expose d'ailleurs le sujet en mars 1992 :

Amstrad Action N°78, mars 1992, page 10

En ce sens, Alan Sugar pensait peut-être avoir le même poids que Nintendo, qui imposait que les éditeurs de jeux obtiennent un accord pour toute nouvelle licence. En somme, une classique histoire de grenouille et de boeuf...

Si ce brevet pouvait potentiellement tenir la route juridiquement pour les productions réalisées pour la console GX 4000 (à cause du support cartouche), c'était un peu plus confus concernant les CPC+ car on ne peut pas réellement empêcher une personne d'utiliser les capacités de sa machine si il en fait un usage privé.

C'est pour cette raison que le risque a été pris par la rédaction de publier les premiers articles dévoilant la séquence et les caractéristiques techniques de la machine à partir du numéro 38 de Amstrad 100% en juin 1991.

Pour revenir à la séquence, Digit n'a pas fait que la trouver !

Car cette seule opération n'aurait pas été concluante auprès de Amstrad France.

Il avait préparé à l'avance une démo affichant des barres de couleurs énormes avec les 4096 couleurs qui tournaient en fullscreen, en prévision de l'accès à la page "magique".

Aussi, contrairement à ce qu'affirme l'auteur en page 80, Syntax Error ne sera pas le premier à montrer une démo sur le CPC+, puisque la démo de Digit a tourné durant l'exposition devant le staff de Amstrad France.

Bien sûr, nous ne pouvions pas deviner en 15 minutes le fonctionnement de la page ASIC. En réalité, nous disposions déjà de quelques informations techniques:

Le 27 juin 1990, Amstrad France avait convié la presse "CPC" a assister à la présentation de la machine avec un embargo de l'information fixé au 21 août 1990. Le dossier de presse encapsulait une copie de la présentation générale réalisée par Roland Perry, accompagnée de la version 1.4 (12 mars 1990) des spécifications techniques des machines.

Robby, de la rédaction de Amstrad 100%, avait assisté à cette présentation et m'a communiqué les documents dès qu'il en a disposé afin que je lui donne mon avis sur les "Plus".

La seule chose qui nous manquait alors était le moyen d'accéder à la page des entrées/sorties de l'ASIC. Le document, sur ce sujet, était assez évasif :

📝
"Many of the new features within the ASIC employ new registers, which can be mapped to replace the page of RAM from 4000 to 7FFFh in the CPU memory map, by setting a bit pattern in an I/O port. Before this port is allowed to "exist", a deliberately obscure I/O sequence is needed"

Digit ne va d'ailleurs pas s'arrêter là, puisqu'il va profiter de l'accès à la machine pour récupérer le contenu des roms du jeu Burnin Rubber, afin d'en extraire les musiques qu'il intégrera ensuite dans sa partie de The Demo.

Pour terminer sur ce sujet, il est étrange d'écrire que le projet de création d'un BASIC n'a pas "abouti en raison du flop commercial à venir de la machine". Facile à dire avec 30 ans de recul...

En réalité, après une discussion avec Victor Perez, j'ai décliné cette proposition car si écrire un jeu est bien plus complexe qu'une démo, écrire un langage interprété est encore bien plus complexe qu'un jeu. Autrement dit, c'était un travail énorme qu'aucun de nous n'aurait pu fournir rapidement.

Il n'est pas toujours bon de mélanger les domaines (comme dans ce roman).

Lors de l'AE90, je connaissais donc les spécifications techniques complètes de la machine depuis plus de 4 mois. Mon pronostic était somme toute assez pessimiste sur le devenir de cette machine au regard des caractéristiques de la concurrence, et même si la machine s'est quand même assez bien vendue en France.

Aussi, dès septembre 1990, après la fin de l'embargo technique, j'ai commencé à envoyer des copies de la documentation technique un peu partout, et surtout vers les allemands qui étaient très demandeurs.

Cela a permit à quelques uns de sortir leur "première" production sur la machine qu'ils venaient d'acheter, mais c'est une autre histoire...


Logonies

Un fanzine interne ? Certes...

Cependant, sans en avoir lu un exemplaire, l'auteur en imagine le contenu et le pose comme un fait établi :

💬
"En plus de coder ses propres parties, il en sera le maître d'oeuvre, et veillera non seulement à la cohérence du tout, mais aussi à la mise à niveau technique des participants via le Logonies, un fanzine interne au groupe", MF page 61
💬
"Les sources de documentation avant cela se résumaient globalement aux articles présents dans les fanzines, aux documentations techniques internes aux groupes, comme le fanzine Logonies chez Logon, ou la future "Doc CRTC" de Gozeur chez Paradox, et aux correspondances privées." MF page 75
💬
"La diffusion d'un fanzine interne au groupe, le Logonies, renforçait également l'unité du groupe, puisqu'en plus d'être informés de ce qui se passait sur CPC, les membres obtenaient des cours visant à améliorer leur niveau technique" MF page 102

Le fanzine n'avait pas vocation à apprendre des techniques, puisque nous les partagions déjà avec tout le monde et entre nous.

De plus le 1er numéro de ce fanzine date du 9 septembre 1992 (presque 2 ans après la sortie de The Demo) !

Lorsque c'était le cas, les échanges techniques avaient lieu en "live", au resto (on avait notre "cantine" à l'époque) ou à domicile. Il faut arrêter de croire que les choses sont compliquées à comprendre sur un CPC lorsqu'elles sont expliquées simplement.

L'unité du groupe tenait à l'amitié qui était née de nos rencontres très régulières et de notre passion. Et ça, bien sûr, l'ouvrage ne peut pas le décrire puisque l'auteur considère que sa conception de la démo, c'est surtout de la souffrance solitaire dans l'objectif de recueillir les fruits de son mérite.


Music Rips !

L'extraction du code des musiques de jeu était un sport prisé.

L'auteur fait de nouveau fonctionner son imagination ...

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"Précisons qu'à l'époque, de nombreux demomakers considéraient que le rip de la musique était la partie la plus difficile d'une démo." MF, page 33

Bien au contraire, la musique était la chose la plus facile à extraire, car c'était pratiquement toujours un bout de code isolé compact avec ses données fourni par le musicien et ajouté par le codeur du jeu et qui était très souvent appelé 1 fois par frame.

En général, le musicien plaçait 3 points d'entrée au début du player (init, play, stop) et qui étaient très facilement identifiables.

La seule "difficulté" consistait à déterminer jusqu'à quelle adresse la musique était stockée. C'était assez facile de s'en rendre compte une fois qu'elle était isolée. Au pire, on avait parfois plus de données que nécessaire...


Graphist or not Graphist ?

L'auteur s'interroge sur l'intégration de graphistes ou musiciens dans les groupes...

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(1988) "En revanche, demomaking rime pour l'instant exclusivement avec code à cette époque, il n'existait pas de graphistes ni de musiciens, et les groupes n'étaient composés que de codeurs ou de swappers. Étonnant, puisque de nombreux jeux proposaient de superbes graphismes et musiques, créés avec des logiciels tout à fait accessibles dans le commerce !" MF, page 42

L'art de dire une chose et son contraire 2 pages après...

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(1988) "Cependant. l'innovation la plus importante de cette première démo n'est pas technique mais visuelle : pour la première fois, une démo n'était pas seulement l'oeuvre d'un codeur puisqu'un graphiste à part entière avait été impliqué. C'est en effet à Brad, que Longshot a rencontré au château d'Ubi Soft, que l'on doit le logo " Logon ", tout en trames mode 1." MF, page 44

664+ stéréo ! 🤣

Naissance d'une machine fabuleuse qui faisait la fierté de Alan Sugar...🧚

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"Début 91, cela fait déjà quelques mois qu'un événement important a eu lieu dans la galaxie CPC : la sortie de la gamme des Plus, avec les 464, 664 et 6128 Plus. Le Plus est rétro-compatible avec les programmes du 6128 classique, mais propose de nouvelles fonctionnalités : cartouches de 512 ko, palette de 4096 couleurs, sprites et scrollings hardware, sons DMA, interruptions programmables, sortie son stéréo, etc" MF page 79

Le 664+ est également équipé du CRTC 7 mais il est toutefois moins puissant que le CPC 5512+ en dolby surround ou la GX 4006 (mais en mono...).

💬
"Certains y verront un coup commercial d'Amstrad, d'autres souligneront le déséquilibre complet de la machine, avec un ASIC cadencé à 40 Mhz et un Z80 qui reste à 4 Mhz" MF, page 79

Mais qu'ont fait les relecteurs ??? 😱

On se demande bien qui sont ces "autres" que l'auteur évoque et qui auraient "souligné" une telle chose ?

Je n'ai jamais entendu personne parler de ça, et surtout cela démontrerait de grosses lacunes en électronique.

"C'est bien mal connaître l'histoire des bornes d'arcade que de s'étonner de la différence de fréquence des circuits environnant le Z80A."

L'auteur aurait cependant pu souligner le déséquilibre notable concernant la mémoire de 64 k, voire la création d'un modèle 464+ avec un lecteur de cassettes. J'avais évoqué le sujet dans Amstrad 100% N°41 :

Extrait Amstrad 100% N°41

Soupe de CRTC !

Après le CRTC 7, les types A et B sont évoqués dans l'ouvrage....

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"Strooki, au code, s'étant rendu compte qu'il fallait programmer les scrolling borders de deux manières sur des CRTC différents, a proposé une technique astucieuse : recouvrir le message « Press A » par l'une des techniques, et « Press B » par l'autre. Puisque dans tous les cas, l'une ne fonctionne pas, il n'y aura qu'un message d'affiché, et via une détection visuelle de l'utilisateur, il sera possible d'indiquer à la démo quel est votre type de CRTC . Ces messages ont pendant un temps laissé penser qu'il existait différents soustypes, A et B, d'un même CRTC, alors qu'il ne s'agissait que de distinguer, dans la terminologie de Longshot, les CRTC 0 et 1." MF page 82

Gozeur, dans sa documentation CRTC, avait surinterprété certaines informations et ajouté un peu de confusion en ajoutant R6/R8 dans cette histoire de sous-types.

La plupart des "retours" sur ces sous-types n'avaient donc rien à voir avec la démo de strooki et étaient plutôt en relation avec la rupture verticale.

Offset a repris ces sous types dans Quasar N°11 sans la mixture R6/R8 en invoquant la rupture verticale et les changements de mode graphique. D'ailleurs, ces anciennes informations erronées ont été reprises telles quelles pour une démo récente... 🙄

Quasar N°11 page 13 , Automne 1996

Il n'existe sur CPC que les CRTC 0 à 4 décrits dans le Compendium.

L'étude du CRTC 1 a cependant permis de constater qu'il existe une petite différence de comportement entre deux circuits (1A / 1B). Cette différence est peut-être liée à une tolérance et une vitesse d'écriture dans un registre sur un évènement précis.


Anachroniks : Du Minitel à Internet !

L'auteur livre ici une vision assez "idéalisée" de ce qu'était un minitel...

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"Il faut se représenter l'avancée que constituait alors le Minitel. Jusqu'à présent, les sceners échangeaient par courrier, ce qui impliquait des délais de plusieurs jours pour chaque échange, et éventuellement une dépense de timbres, d'autant plus élevée que l'enveloppe contenait de disquettes." MF page 86

Il croit que les boites aux lettres sur minitel n'existaient pas avant 1991 alors que le minitel a débarqué dans les foyers en 1980 ? 🤪

Déjà depuis 1985 au moins, dès que deux personnes s'étaient contactées par courrier ou par téléphone une première fois, elles pouvaient échanger des messages sur des boites aux lettre. Cependant, ce n'était pas gratuit!!

En 1988 il existait 3615 AMCHARGE et 3615 RTEL (et son équivalent RTEL2 en 3614, moins onéreux). En 1989 j'échangeais déjà avec Fefesse sur RTEL, par exemple.

L'auteur semble également croire que le minitel permettait d'échanger des fichiers puisqu'il met en comparaison le coût d'envoi des disquettes avec le coût du minitel. 😂.

C'était possible uniquement avec le 664+ monochrome.

💬
"On doit donc se souvenir qu'à une époque où Internet n'existait pas et où le Minitel restait marginal, la diffusion passait par le courrier et que le succès d'une démo dépendait grandement du réseau de diffusion qu'elle pouvait mobiliser." MF, page 116

Le minitel marginal en 1990 ? 🤣

Si des solutions ont existé pour permettre de récupérer des fichiers sur des serveurs (comme Amstrad 100% l'a fait avec son kit de téléchargement), ce n'était pas de l'échange de fichiers entre 2 personnes, puisqu'il fallait disposer d'un serveur hébergeant quelques maigres contenus dans un format donné. D'autant que ça rendait la chose difficile avec les jeux protégés.

Vous la sentez la petite différence générationnelle ?


Apprentissage

L'auteur pense que les demomakers se formaient grâce à Amstrad 100% ou dans CPC-AI en Allemagne, et les équivalents dans les autres pays.

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"Il faut se souvenir que si les Français avaient la chance de pouvoir lire les articles de Logon System dans Amstrad Cent Pour Cent, les Allemands, eux, n'y avaient généralement pas accès et devaient se débrouiller autrement. Cela explique en partie pourquoi les techniques hardware étaient aussi peu répandues, au départ, dans les démos d'outre-Rhin" MF page 92

Si de nombreuses personnes ont profité des articles techniques dans Amstrad 100%, la majorité des demomakers déjà actifs de l'époque n'avaient pas besoin de lire ces articles, puisque ces techniques étaient échangées par courrier, et que rien n'est vraiment complexe.

Si le terme "rupture" est devenu "universel" sur la scène CPC bien avant les premiers articles dans Amstrad 100% sur le sujet (avril 1991), c'est bien que les allemands et les autres européens recevaient l'information autrement, quand ce n'étaient pas des échanges directs en meetings.

Il est indéniable que la scène démo CPC a démarré bien trop tard et il était difficile de la faire grossir le plus possible avant la mort commerciale de la machine, qui a entrainé la désertion d'une majorité des utilisateurs.....


Génèse de LA technique

Si il est bien une technique qui met l'auteur du roman en pâmoison, c'est la technique que Overflow a nommé rupture verticale.

💬
(Rupture "verticale"). "Sur ce point, on sait par exemple que Longshot avait fait des premières tentatives de rupture verticale avant Overflow, mais que n'ayant pas mis son registre 2 ou 3 en overflow, il se trouvait avec une Hsync de 14 NOPs sur la partie visible de l'écran et exposé à des problèmes de stabilité" MF, page 94.

C'est inexact.

A l'origine, j'avais nommé cette technique "rupture horizontale" car cela me semblait plus logique. Mes premiers essais remontent à février/mars 1990.

Après la rupture ligne à ligne en octobre 1989, c'était (une fois de plus) la suite logique.

Mon objectif initial était de changer de mode graphique en cours de ligne.

Je pensais que le logiciel graphique Quantum (1987) sur ATARI ST y parvenait (j'ai compris plus tard qu'il s'agissait en fait de splitrasters qui m'ont fait croire que 2 modes coexistaient de part et d'autre de l'écran).

⚠️ Je supposais avoir besoin d'une Hsync en cours de ligne pour y parvenir, mais j'associais, à tort, la survenance de la Hsync à la rupture, et j'ai donc attaqué le sujet directement en réduisant la taille des lignes avec R0. 😵‍💫

⚠️ J'avais réduit la longueur de Hsync à 2 (CRTC R3) et observé que le mode graphique changeait à partir de 2 µsec minimum de Hsync. Je ne pouvais pas savoir à l'époque qu'avec R3=2, le Gate Array n'envoyait (presque) plus de signal Csync vers le moniteur sur les lignes concernées, et mon écran commençait à partir en distorsion au bout d'une quinzaine de lignes. J'ai testé quelques combinaisons de R0 non multiples de 64 pour changer l'offset et constaté l'émergence de nouveaux problèmes de compatibilité CRTC.

Rentrant dans la vie active pour mon premier job, j'ai arrêté ce travail afin de consacrer mon temps libre à The Demo et au groupe.

Courant 1990, j'ai soumis le sujet de l'augmentation du nombre de "blocs" et du changement de mode graphique aux autres membres de l'équipe à partir de mes travaux préliminaires.

Fin 1990, Fred Crazy avait par exemple commencé une investigation via le mode interlace IVM (CRTC R8=3). Ce n'était pas en soi une mauvaise idée, mais avec le recul, pas avec les bases de l'époque.

En janvier 1991, Overflow, laissant Fred investiguer sur la gestion R8, est reparti sur l'idée de la rupture "horizontale", et a produit ses premières avancées significatives en mars 1991. Il avait réussi à régler en grande partie les problématiques de synchronisation avec une ruse de sioux. Nous comprenions cependant toujours mal le fonctionnement de la Hsync.

⚠️ Avec R3=0 il "supprimait" la Hsync sur CRTC 0 et "l'annulait une fois débutée" sur CRTC 1. Le cul bordé de nouilles ! 😂

La brillante mise au point de la technique de RVI donnera naissance à S&KOH.

C'est finalement Duncan qui va nous éclairer sur le "fonctionnement" de la Hsync en août 1992 pour permettre un changement de mode graphique facile et précis. Ca semblait carrément évident mais comme pour toute chose, c'est toujours très facile de le dire après, surtout lorsqu'on n'a pas un Shap à portée de main.

En définitive, l'investigation de plus en plus précise et poussée des CRTC a multiplié l'apparition des différences de fonctionnement interne (et il y en a!).

Si disposer de plus de ram vidéo vectorisable grâce à la rupture en utilisant ces techniques est parfois intéressant, cela peut parfois la circonscrire à des effets bien précis à cause de sa consommation CPU, ou même la limiter à certains circuits lorsque l'adaptation n'est pas faisable pour de vraies questions de fond...🤣


Tout comme pour les ragots, jamais 2 sans 3...

A bientôt...

Longshot / Logon System