Vomitiks #01 : Un peu de révisionnisme technique....

Vomitiks #01 : Un peu de révisionnisme technique....
KKB First Demo (KKB mars 1990)

Dans 64NOPs numéro 1, page 31, on peut lire un article intitulé « These colours don’t run ». L’article a pour objet d’expliquer le fonctionnement de l’instruction en Z80A appelée OUT(nn),A et indique les avantages et inconvénients que cette instruction peut apporter sur CPC.

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Bullshit : Révisionnisme technique sur l'usage d'une instruction Z80A utilisée pour une technique de demomaking sur CPC. "Vanity et Pulpo Corrosivo ont inventé le OUT (nn),A", "Vanity l'utilise à merveille pour battre le record de split rasters sur une ligne."

L’article fait la publicité de la démo OSC#2, qui  annonce battre le record d’un défi jamais posé (une spécialité très locale).

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"Nous pouvons également tirer avantage de ce OUT pour changer les couleurs de la palette. Par exemple, la demo OneScreen Colonies #2 de Vanity l'utilise à merveille pour battre le record de split rasters sur une ligne" (Toms / 64NOPs 1, page 31)

Le seul défi connu qui a circulé à la fin des années 80 concernant les split rasters était le nombre de couleurs différentes sur une ligne visible, ce qui n'est pas le cas avec ce qui est annoncé. Ce type de "record" a très rapidement manqué d’intérêt étant donné le nombre fini de possibilités techniques possibles pour le réaliser et pour ce que ça peut apporter de notable dans une production.

L’article est accompagné d’un petit encart en page 34, intitulé « Un peu d’histoire (par Hicks) ». Le titre semble être un message en référence aux paragraphes « Un peu d’histoire » présents dans le Compendium (*) et qui décrit l'utilisation de techniques dans le contexte historique de la machine : 

Extrait du Compendium, repris par Hicks dans son roman Memory Full, page 16

Ce titre a également un autre usage car il accompagne une vantardise révisionniste dont l'objet est de "réécrire l'histoire" en écartant les potentiels « initiateurs » de la technique du split raster avec OUT (nn),A dans les années 90.

Bref, un grotesque « world record » est en jeu ! Trompettes!

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"Une rumeur a plané pendant des années sur un éventuel usage du OUT(n),A dans l'intro de la KKB First (1990), fameuse pour son effet raster à première vue impossible sur le mot "SIE", qui semblait nécessiter un split raster de 3 NOPs. Mais Tom et Chilly sont plus rusés que cela : le "I" n'est en réalité qu'un morceau de border rasterisé, perdu au milieu de l'écran!" (Hicks / 64NOPs 1, page 34)

L'auteur fait référence au premier utilisateur potentiel de OUT(nn),A en évoquant  le premier écran de la démo allemande KKB FIRST:

Ecran Intro de KKB First sur CPC avec CRTC 2

Hicks tente d’écarter l'hypothèse de l'utilisation du OUT(nn),A par ses auteurs en écrivant une énormité technique (**). Les auteurs de KKB First avaient utilisé un simple écart d’I/O entre les instructions OUT(C),reg et OUTI. La plupart des programmeurs étaient allés regarder dans le code à l’époque. Par ailleurs, cette démo fonctionne sur CRTC 2, qui ne sait pas gérer de "border rastérisé".

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"On trouve en revanche d'habiles OUT(&7F),A dans le code du menu de Zap't'Balls (1992), qui permettent à Elmsoft de passer trois encres au noir en alternant OUTs classiques pour la sélection de celles-ci, et OUTs "optimisés" pour positionner la couleur." (Hicks / 64NOPs 1, page 34)

L'auteur fait ensuite référence à Elmsoft, un autre programmeur émérite sur CPC dans les années 90. Il est le second utilisateur "potentiel" de OUT(nn),A. Hicks évoque alors l’introduction du jeu  ZAP’T’BALLS créé par Elmsoft:

Il « concède » que l’instruction OUT(nn),A est utilisée, mais uniquement pour sélectionner les encres et non pas pour réaliser un split raster (au sens d’un changement de la couleur d’une encre au moins 2 fois de suite sur la ligne).

Nouvelle boulette (erratum à prévoir) puisque Elmsoft utilise bien des OUT(nn),A pour dessiner son menu. Les plus curieux pourront placer un point d’arrêt en #5136 dans le menu pour s’en assurer:

Splitaster sur INK 0 dans Zap't'Balls

Il est curieux de voir une telle énergie gaspillée à revendiquer la paternité de techniques au gré de recherches hasardeuses et si peu rigoureuses.

Tout ça au nom d’une certaine idée de la méritocratie dans le microcosme du monde CPC.

 (*) Le Compendium est un ouvrage de 300 pages environ dont je suis l’auteur et qui contient un descriptif détaillé du fonctionnement des différents circuits vidéos présents dans les CPC, comme le CRTC. Il décrit d'autres circuits liés au CRTC, comme le GATE ARRAY. Les informations présentées sont vérifiées et validées par des centaines de tests créés dans le programme SHAKER et dont les résultats sont présentés sur un portail dédié.

Shakerland

 (**) L’erreur est humaine. Aucun jambonneau frelaté ne sera lancé sur l'auteur de cette boulette. Un des relecteurs de la page 62 du roman payant « Memory Full » (ou peut-être la lecture du Compendium, qui sait ?) aura provoqué un « réexamen attentif » qui alimente un « erratum » dans 64 NOPs numéro 2, page 47. Dans cet "erratum", Hicks parle de lui à la 3ème personne pour évoquer son erreur, et profite de l'occasion pour se vanter de nouveau en indiquant que sa démo contient « le premier graph de l’histoire intégrant astucieusement du border pour augmenter le nombre de couleurs ». Extatique ! Creuse, Marcel !

(***) Pour éviter toute mauvaise interprétation, le révisionnisme consiste à soutenir, en droit, en politique, en histoire ou en sciences, une position réclamant la révision de ce qui est majoritairement tenu pour acquis : morale, valeurs, constitutions, lois, verdicts, récits, traités, frontières, doctrines ou idées. Et il est bien question ici de révisionnisme technique.

Révisionnisme — Wikipédia

Longshot / Logon System